vendredi, octobre 10, 2008

Boosté tout ça en hyperpropulsion

J'ai l'impression que, depuis la Deuxième Guerre mondiale, une génération culturelle dure dans les 10-11 ans en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord. C'est sans doute lié au fait que les adolescents sont devenus de choix des cibles pour le marketing. Mais il n'y a pas que ça — enfin, je crois.

Bon, le marketing cherche à canaliser les pulsions adolescentes. Il joue avec, mais dans des directions précises. Il entend être éducation du consommateur, et tend évidemment à être conditionnement de l'acheteur.

Le marketing étant ce qu'il est, il façonne les goûts apparents des adolescents en les rattachant à des racines plus profondes. À aucun moment du processus d'apparaît quelque chose qui pourrait être vaguement moral.

Mais le marketing a besoin de changement, il lui faut se renouveler. D'où une accélération de l'évolution des goûts culturels dominants — et sans doute pas mal de ceux qui ne le sont pas, par contrecoup.

En gros, ça a amené à la création d'une tranche générationnelle supplémentaire entre celle des parents et celle des enfants.

Attention : je ne suis pas en train de réinventer l'adolescence. Je suggère simplement que la structure des générations en matière de culture populaire — ou non ? — et peut-être le découpage des générations tout court elles-mêmes, a subi une mutation après 1945.

Admettons.

Et imaginons qu'Internet a boosté tout ça en hyperpropulsion dès le tournant du millénaire.

Oh merde.

Tu l'as dit.

Nous sommes dans la phase d'apprentissage, tout autant que nous sommes, de l'exploration des possibilités d'un réseau planétaire. Les jeunes, les vieux, toutes les générations de quelque manière qu'on les découpe, marketing ou pas.

Qui ne s'est jamais dit : "Bordel, si j'avais eu ce truc quand j'étais minot !"

Et qui s'est demandé quel âge ont aujourd'hui les enfants "nés avec Internet" ?

À vue de nez, je dirais qu'ils ont commencé à naître au milieu des années 90.

Ces gamins-là, ils ont toujours eu le Net.

Et là, dites-vous bien qu'en ce moment ils jouent les éponges. Avec un (cyber)monde à portée de clic.

Alors j'attends de voir ce que ça va donner quand tout ça va ressortir.