jeudi, janvier 18, 2007

N'oubliez pas de mettre un casque

Celui-là, je crois bien que c'est quelqu'un qui me l'a signalé après avoir écouté Brain Damage. Avec du remarque du genre : « Tu vas voir, ça devrait te plaire, c'est bien furieux ! »

Effectivement, ça l'est. Et tout aussi sauvage que le titre l'indique.

Enregistré à Londres en 1987, cet unique opus de Haine Brigade a été qualifié d'« album qui roule très très vite » par Le Figaro — oui, vous avez bien lu ! C'était bien avant les radars automatiques, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

N'oubliez pas de mettre un casque : c'est aussi brutal qu'une charge de CRS.



Si j'ai bien compris, il existe un pressage original sur vinyle ; j'avoue que je ne dédaignerais pas d'y jeter une oreille…

mercredi, janvier 17, 2007

Un côté épique pas si fréquent

Encore un album trouvé sur Jamendo. Ça fait un moment que je l'ai repéré, peut-être parce qu'il a été mis en ligne quasiment en même temps que Visages sur l'écran, mais je n'en ai pas parlé plus tôt parce que je voulais en faire une critique un tantinet détaillée et constructive. Seulement, j'étais alors en pleine correction de la traduction de Temps, de Stephen Baxter, à la bourre comme toujours, puis il y a eu les Utopiales, et encore du travail, et des soucis familiaux, et les fêtes de fin d'année…

C'est il y a une dizaine de jours, pendant que je finalisais l'envoi de Brain Damage sur Jamendo, que je me suis souvenu de ce disque — en voyant passer la pochette dans la colonne des artistes similaires. J'y ai à nouveau jeté une oreille… et la petite magie de ma première écoute est revenue, tout en douceur. Certes, l'album est un peu long à mon goût — c'est le cas de beaucoup de CD — mais, décidément, il a un côté épique pas si fréquent dans le rock français, quelque chose d'intituitif et de sincère qui a fait que je me suis à nouveau laissé avoir.
Foin des argumentations. Clownage me plaît émotionnellement, et ça me suffit largement pour le mettre sur ce blogue, en espérant que vous vous laisserez comme moi emporter par la cavalcade frémissante de « Clones », qui ouvre l'album.




Au fait, leur site est ici.

lundi, janvier 15, 2007

Tête de skater


Pour bien commencer la semaine, voici une petite dépêche de l'AFP qui, j'en suis certain, devrait vous mettre de bonne humeur.

PARIS (AFP) - Voici un petit florilège de corrections demandées par les chaînes de télévision et autres diffuseurs de films et téléfilms aux auteurs de sous-titrage et de doublage, évoquées vendredi lors d'un débat sur leur "liberté d'écriture" organisée par la Sacem.
P
as de noms de marques: lorsqu'un personnage parle d'une "Mercedes", il dit "voiture de sport allemande" dans la version française, et lorsqu'il prend du "Prozac", il prononce "antidépresseurs".
Le "Coca-Cola" devient "soda" ou "boisson gazeuse", le "scotch" du "ruban
adhésif", et une "action Vodafone", une "action des opérateurs téléphoniques".
Pas de noms à consonance étrangère: un auteur a rapporté le contenu de cet
e-mail, adressé par un correcteur, lui demandant de "franciser tous les noms allemands" d'une série: "Il n'est pas nécessaire que le téléspectateur apprenne dès les premières secondes de l'épisode qu'on est en Allemagne, il le saura bien assez tôt". De même, dans une série italienne, un autre a demandé que les "carabinieri" en uniforme deviennent des "gendarmes" et que tous les prénoms italiens soient francisés.
Pas de termes politiquement incorrects: "fuck", courant dans les films et
téléfilms américains, disparaît en VF aux heures de grande écoute. On ne peut traduire "gas chamber" par "chambre à gaz" concernant l'exécution des condamnés à mort aux Etats-Unis, car "cela évoque trop les nazis", selon un correcteur. "Pas de termes péjoratifs, pas de référence religieuse, de référence au corps, à la chirurgie, aux maladies honteuses ou à la mort", a-t-on exigé pour le doublage d'une série pour enfants. De même, des "grosses" sont devenues des "idiotes" et des "Turcs" des "skaters", dans la VF d'une série allemande pour la jeunesse.

La question qui me vient aux lèvres, c'est comment ces braves gens recommanderaient de traduire « Shit Cola ».

Quoique, « boisson gazeuse », ça pourrait le faire…

samedi, janvier 13, 2007

Instrumentaux sur la plage

Comme vous pouvez le voir dans la colonne de droite, juste sous le player BnFlower, vous pouvez désormais écouter Brain Damage pendant que vous lisez ce blogue. Il s'agit d'une nouvelle possibilité offerte par Jamendo. Ou, plutôt, d'une modification d'une fonction qui existait déjà. J'avoue que je préfère nettement cette nouvelle version car je la trouve bien moins agressive sur le plan visuel. (Si vous voulez voir à quoi ressemble l'ancienne version, vous pouvez jeter un coup d'œil ici.)

Y a pas à dire, la sobriété est une grande qualité.

Du coup, j'ai eu envie d'en profiter pour vous nourrir avec un peu de musique libre. Pour le plaisir de vos tympans, voici donc l'album On the Beach de Derek, une collection d'instrumentaux oscillant entre progressif et psychédélique.



Si vous voulez en savoir plus sur Derek, vous trouverez ici une interview réalisée par DiChim, qui s'est aussi fendu d'une brève critique. Vous pouvez également écouter et télécharger ici l'album suivant, Wild And Free.

De la vulgarité du mulot

Après la réédition modifiée de notre premier album qui ne présente que des morceaux datant du siècle dernier, nous avons décidé de mettre en ligne un single avec deux titres récents : « Clique sur le mulot », qui possède déjà une petite histoire et figure notamment au catalogue de l'AIMSA, et « Chanson grossière (Pour un homme vulgaire) », dont une version plus courte est apparue sur le wèbe juste avant le réveillon du Jour de l'An.

Comme d'habitude, pour que Jamendo puisse publier le single, la licence doit être indiquée sur mon blogue :

Jamendo : Free music

Creative Commons

Et, toujours comme d'habitude, voici la pochette en avant-première, réalisée par mes soins d'après une photographie d'Alvaro Salvat :


samedi, janvier 06, 2007

Pompiers hallucinés


Quand nous donnions des concerts avec Brain Damage, nous avions pris l'habitude de les terminer avec « Pompiers hallucinés », une chevauchée punkoïde de quelques quatre minutes qui, avec le temps, s'est étirée jusqu'à six, sept, voire huit minutes — comme beaucoup de morceaux de fin de concert — avec un long breakdown sur lequel j'improvisais un texte en roue libre, avec interpellation du public et tout le toutim, sur le thème de ces vaillants combattants du feu tellement à côté de la plaque qu'ils finissaient par danser autour d'une tour en flammes, oublieux de leur mission.

De fait, le pompier halluciné était devenu l'emblème du groupe. Dessiné par Francis Saint-Martin, dessinateur et fanéditeur réputé dans les années 80 pour les pastiches de romans populaires qu'il publiait à tour de bras — si vous êtes curieux, faites donc une recherche Google sur "Pocket Caribou" ou "Fleure Noir Anticipation", par exemple —, il s'est retrouvé sur l'affiche que vous pouvez voir ci-dessus, mais aussi sur un immense drap que nous accrochions au fond de la scène durant les concerts, ainsi que sur la pochette de notre premier album. Nous avions même récupéré un casque de la défense civile datant de la Deuxième Guerre mondiale qui pouvait passer, à la rigueur, pour un casque de pompier, que tous les membres du groupe ont dû poser sur leur tête à un moment ou à un autre. Je n'ai pas retrouvé de photo de concert avec ce casque, mais vous pouvez le voir sur la photo ci-contre, fièrement arboré par Nono dans les loges du Gibus à la fin des années 80.

À l'époque, enregistrer des morceaux n'était pas aussi facile qu'aujourd'hui. Les ordinateurs étaient moins puissants — le premier Macintosh que j'ai acheté avait un Mo de mémoire vive, avec un disque dur de vingt Mo — et une journée de studio coûtait la peau des fesses. En 1989, nous avons enregistré « Pompiers hallucinés » sur le huit-pistes à cassette du studio de répétitions où travaillaient Nono et Hubert, notre bassiste d'alors — une version courte et d'une grande sobriété, sans le breakdown évoqué ci-dessus. Puis, en 1991, quand je travaillais dans le studio en question, nous en avons réalisé une autre, avec breakdown, que j'ai eu toutes les peines du monde à mixer tant elle était bordélique — et qui a donc hérité du qualificatif d'« acid mix ».

Vous pouvez les trouver toutes les deux ici, sur Dogmazic, comme deux témoignages d'une époque si proche et déjà si lointaine où l'astuce était reine et le bricolage de rigueur.