Celui-là, je crois bien que c'est quelqu'un qui me l'a signalé après avoir écouté Brain Damage. Avec du remarque du genre : « Tu vas voir, ça devrait te plaire, c'est bien furieux ! »
Effectivement, ça l'est. Et tout aussi sauvage que le titre l'indique.
Enregistré à Londres en 1987, cet unique opus de Haine Brigade a été qualifié d'« album qui roule très très vite » par Le Figaro — oui, vous avez bien lu ! C'était bien avant les radars automatiques, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
N'oubliez pas de mettre un casque : c'est aussi brutal qu'une charge de CRS.
Si j'ai bien compris, il existe un pressage original sur vinyle ; j'avoue que je ne dédaignerais pas d'y jeter une oreille…
jeudi, janvier 18, 2007
mercredi, janvier 17, 2007
Un côté épique pas si fréquent
Encore un album trouvé sur Jamendo. Ça fait un moment que je l'ai repéré, peut-être parce qu'il a été mis en ligne quasiment en même temps que Visages sur l'écran, mais je n'en ai pas parlé plus tôt parce que je voulais en faire une critique un tantinet détaillée et constructive. Seulement, j'étais alors en pleine correction de la traduction de Temps, de Stephen Baxter, à la bourre comme toujours, puis il y a eu les Utopiales, et encore du travail, et des soucis familiaux, et les fêtes de fin d'année…
C'est il y a une dizaine de jours, pendant que je finalisais l'envoi de Brain Damage sur Jamendo, que je me suis souvenu de ce disque — en voyant passer la pochette dans la colonne des artistes similaires. J'y ai à nouveau jeté une oreille… et la petite magie de ma première écoute est revenue, tout en douceur. Certes, l'album est un peu long à mon goût — c'est le cas de beaucoup de CD — mais, décidément, il a un côté épique pas si fréquent dans le rock français, quelque chose d'intituitif et de sincère qui a fait que je me suis à nouveau laissé avoir.
Foin des argumentations. Clownage me plaît émotionnellement, et ça me suffit largement pour le mettre sur ce blogue, en espérant que vous vous laisserez comme moi emporter par la cavalcade frémissante de « Clones », qui ouvre l'album.
Au fait, leur site est ici.
C'est il y a une dizaine de jours, pendant que je finalisais l'envoi de Brain Damage sur Jamendo, que je me suis souvenu de ce disque — en voyant passer la pochette dans la colonne des artistes similaires. J'y ai à nouveau jeté une oreille… et la petite magie de ma première écoute est revenue, tout en douceur. Certes, l'album est un peu long à mon goût — c'est le cas de beaucoup de CD — mais, décidément, il a un côté épique pas si fréquent dans le rock français, quelque chose d'intituitif et de sincère qui a fait que je me suis à nouveau laissé avoir.
Foin des argumentations. Clownage me plaît émotionnellement, et ça me suffit largement pour le mettre sur ce blogue, en espérant que vous vous laisserez comme moi emporter par la cavalcade frémissante de « Clones », qui ouvre l'album.
Au fait, leur site est ici.
lundi, janvier 15, 2007
Tête de skater

Pour bien commencer la semaine, voici une petite dépêche de l'AFP qui, j'en suis certain, devrait vous mettre de bonne humeur.
PARIS (AFP) - Voici un petit florilège de corrections demandées par les chaînes de télévision et autres diffuseurs de films et téléfilms aux auteurs de sous-titrage et de doublage, évoquées vendredi lors d'un débat sur leur "liberté d'écriture" organisée par la Sacem.
Pas de noms de marques: lorsqu'un personnage parle d'une "Mercedes", il dit "voiture de sport allemande" dans la version française, et lorsqu'il prend du "Prozac", il prononce "antidépresseurs".
Le "Coca-Cola" devient "soda" ou "boisson gazeuse", le "scotch" du "ruban adhésif", et une "action Vodafone", une "action des opérateurs téléphoniques".
Pas de noms à consonance étrangère: un auteur a rapporté le contenu de cet e-mail, adressé par un correcteur, lui demandant de "franciser tous les noms allemands" d'une série: "Il n'est pas nécessaire que le téléspectateur apprenne dès les premières secondes de l'épisode qu'on est en Allemagne, il le saura bien assez tôt". De même, dans une série italienne, un autre a demandé que les "carabinieri" en uniforme deviennent des "gendarmes" et que tous les prénoms italiens soient francisés.
Pas de termes politiquement incorrects: "fuck", courant dans les films et téléfilms américains, disparaît en VF aux heures de grande écoute. On ne peut traduire "gas chamber" par "chambre à gaz" concernant l'exécution des condamnés à mort aux Etats-Unis, car "cela évoque trop les nazis", selon un correcteur. "Pas de termes péjoratifs, pas de référence religieuse, de référence au corps, à la chirurgie, aux maladies honteuses ou à la mort", a-t-on exigé pour le doublage d'une série pour enfants. De même, des "grosses" sont devenues des "idiotes" et des "Turcs" des "skaters", dans la VF d'une série allemande pour la jeunesse.
La question qui me vient aux lèvres, c'est comment ces braves gens recommanderaient de traduire « Shit Cola ».
Quoique, « boisson gazeuse », ça pourrait le faire…
samedi, janvier 13, 2007
Instrumentaux sur la plage
Comme vous pouvez le voir dans la colonne de droite, juste sous le player BnFlower, vous pouvez désormais écouter Brain Damage pendant que vous lisez ce blogue. Il s'agit d'une nouvelle possibilité offerte par Jamendo. Ou, plutôt, d'une modification d'une fonction qui existait déjà. J'avoue que je préfère nettement cette nouvelle version car je la trouve bien moins agressive sur le plan visuel. (Si vous voulez voir à quoi ressemble l'ancienne version, vous pouvez jeter un coup d'œil ici.)
Y a pas à dire, la sobriété est une grande qualité.
Du coup, j'ai eu envie d'en profiter pour vous nourrir avec un peu de musique libre. Pour le plaisir de vos tympans, voici donc l'album On the Beach de Derek, une collection d'instrumentaux oscillant entre progressif et psychédélique.
Y a pas à dire, la sobriété est une grande qualité.
Du coup, j'ai eu envie d'en profiter pour vous nourrir avec un peu de musique libre. Pour le plaisir de vos tympans, voici donc l'album On the Beach de Derek, une collection d'instrumentaux oscillant entre progressif et psychédélique.
De la vulgarité du mulot
Après la réédition modifiée de notre premier album qui ne présente que des morceaux datant du siècle dernier, nous avons décidé de mettre en ligne un single avec deux titres récents : « Clique sur le mulot », qui possède déjà une petite histoire et figure notamment au catalogue de l'AIMSA, et « Chanson grossière (Pour un homme vulgaire) », dont une version plus courte est apparue sur le wèbe juste avant le réveillon du Jour de l'An.
Comme d'habitude, pour que Jamendo puisse publier le single, la licence doit être indiquée sur mon blogue :
Comme d'habitude, pour que Jamendo puisse publier le single, la licence doit être indiquée sur mon blogue :
samedi, janvier 06, 2007
Pompiers hallucinés

Quand nous donnions des concerts avec Brain Damage, nous avions pris l'habitude de les terminer avec « Pompiers hallucinés », une chevauchée punkoïde de quelques quatre minutes qui, avec le temps, s'est étirée jusqu'à six, sept, voire huit minutes — comme beaucoup de morceaux de fin de concert — avec un long breakdown sur lequel j'improvisais un texte en roue libre, avec interpellation du public et tout le toutim, sur le thème de ces vaillants combattants du feu tellement à côté de la plaque qu'ils finissaient par danser autour d'une tour en flammes, oublieux de leur mission.
De fait, le pompier halluciné était devenu l'emblème du groupe. Dessiné par Francis Saint-Martin, dessinateur et fanéditeur réputé dans les années 80 pour les pastiches de romans populaires qu'il publiait à tour de bras — si vous êtes curieux, faites donc une recherche Google sur "Pocket Caribou" ou "Fleure Noir Anticipation", par exemple —, il s'est retrouvé sur l'affiche que vous pouvez voir ci-dessus, mais aussi sur un immense drap que nous accrochions au fond de la scène durant les concerts, ainsi que sur la pochette de notre premier album.

À l'époque, enregistrer des morceaux n'était pas aussi facile qu'aujourd'hui. Les ordinateurs étaient moins puissants — le premier Macintosh que j'ai acheté avait un Mo de mémoire vive, avec un disque dur de vingt Mo — et une journée de studio coûtait la peau des fesses. En 1989, nous avons enregistré « Pompiers hallucinés » sur le huit-pistes à cassette du studio de répétitions où travaillaient Nono et Hubert, notre bassiste d'alors — une version courte et d'une grande sobriété, sans le breakdown évoqué ci-dessus. Puis, en 1991, quand je travaillais dans le studio en question, nous en avons réalisé une autre, avec breakdown, que j'ai eu toutes les peines du monde à mixer tant elle était bordélique — et qui a donc hérité du qualificatif d'« acid mix ».
Vous pouvez les trouver toutes les deux ici, sur Dogmazic, comme deux témoignages d'une époque si proche et déjà si lointaine où l'astuce était reine et le bricolage de rigueur.
lundi, décembre 18, 2006
Now I Wanna Sniff Some Glue
La naïveté volontaire d'une chanson des Ramones a quelque chose de profondément rafraîchissant. Peu de gens ont su aller droit au but avec autant d'intelligence appliquée à la crétinerie la plus profonde.
Prenez le premier album des Ramones, posez-le sur la platine — ou dans la platine si vous avez un de ces fichus lecteurs de CD — et allez tout droit à « Now I Wanna Sniff Some Glue » pour 1:35 de pur bonheur crétinoïde.
Le texte est composé en tout et pour tout d'une strophe de quatre vers répétée deux fois, avec un break « one-two-three-four-five-six-seven- eight » entre les deux couplets. Qui sont eux-mêmes la quasi répétition de deux vers où seul le sujet change :
Now I wanna sniff some glue
Now I wanna have somethin' to do
All the kids wanna sniff some glue
All the kids wanna have somethin' to do
Et voilà. Plus basique, tu meurs. Pourtant, comme on peut le constater, il y a un sens profond dans ce texte. Par la répétition, le chanteur se présente comme un gosse. Qui sniffe de la colle parce qu'il s'ennuie. La chanson n'exprime rien d'autre.
Pas si bête, en fait.
Une telle simplicité relève du grand art et l'aspect primitif de la musique suggère que les Ramones lorgnent ici volontairement vers un minimalisme qui, en un sens, n'a rien à envier à celui des compositeurs plus expérimentaux — ni à celui d'un morceau aussi antique que « Be Bop A Lula ».
Il y a du génie là-dedans.

Le texte est composé en tout et pour tout d'une strophe de quatre vers répétée deux fois, avec un break « one-two-three-four-five-six-seven- eight » entre les deux couplets. Qui sont eux-mêmes la quasi répétition de deux vers où seul le sujet change :
Now I wanna sniff some glue
Now I wanna have somethin' to do
All the kids wanna sniff some glue
All the kids wanna have somethin' to do
Et voilà. Plus basique, tu meurs. Pourtant, comme on peut le constater, il y a un sens profond dans ce texte. Par la répétition, le chanteur se présente comme un gosse. Qui sniffe de la colle parce qu'il s'ennuie. La chanson n'exprime rien d'autre.
Pas si bête, en fait.
Une telle simplicité relève du grand art et l'aspect primitif de la musique suggère que les Ramones lorgnent ici volontairement vers un minimalisme qui, en un sens, n'a rien à envier à celui des compositeurs plus expérimentaux — ni à celui d'un morceau aussi antique que « Be Bop A Lula ».
Il y a du génie là-dedans.
mercredi, octobre 18, 2006
Les New York Dolls n'ont fait qu'un album
C'est France Inter qui le dit : un seul album intitulé Too Much, Too Soon, d'où est tiré « Personality Crisis », l'un des morceaux passé à l'antenne. La pochette ci-contre est donc une contrefaçon, tout comme le disque dans ma discothèque. Il n'y a jamais eu d'album simplement baptisé New York Dolls dont la première face commencerait, éventuellement, par « Personality Crisis ».
Comme ils jouent ce soir à Paris, le deuxième titre diffusé était extrait du récent album sorti par les deux survivants : David Johansen et Sylvain Sylvain. Rien de mémorable. Un truc carré et compétent. Justement.
Tout se perd, ma bonne dame.

Tout se perd, ma bonne dame.
vendredi, octobre 06, 2006
S'il y a un économiste dans la salle

Comme je le disais l'autre fois, il reste à trouver un modèle économique pour la musique libre. Il me semble que le modèle en question a des chances de prendre la forme d'une nébuleuse de modèles plus petits, plus « sectorisés ». En fait, il ne peut être que modulaire : une myriade de filières économiques formant un tout organisé autour de la musique en copyleft.
S'il y a un économiste dans la salle, il a le droit de donner son avis sur la viabilité d'un tel ensemble. Et de suggérer quelques solutions le cas échéant.
Prenons l'exemple d'un morceau sous licence Creative Commons 2.5 by-nc-nd. Il est copiable, diffusable, etc. du moment qu'on n'en fait pas un usage commercial — et on n'a pas le droit de le modifier ou d'en emprunter des bouts. Je précise cette licence n'obère pas la possibilité pour le(s) propriétaire(s) du morceau d'autoriser un usage commercial ou un sample ou une reprise, etc. Il suffit de lui/leur demander ; grâce au wèbe, ce n'est vraiment pas difficile. (Je passe sur la définition à géométrie variable de l'« usage commercial ». Il y aurait vraiment trop à dire.)

Recourir à la filière du disque revient bien entendu à emprunter un bout du modèle économique dominant. Ça ne mange pas de pain. Le disque est un produit éprouvé, on connaît bien ses seuils de viabilité économique, le réseau de diffusion est clairement identifié. Il offre des choix multiples, du pressage privé d'un vinyle autoproduit à cinquante exemplaires à la production de masse de CD.
Si l'on considère le disque, et le disque uniquement, avec l'œil d'un acheteur éventuel, ça ne fait aucune différence que les auteurs des titres qui y figurent adhèrent à une société de gestion des droits ou qu'ils aient choisi une licence libre. De ce point de vue, le copyleft ne constitue pas un handicap. Et c'est un avantage dès lors que l'on considère ce que cet acheteur, s'il a fini par craquer, va pouvoir faire légalement de ce disque : le copier sous une forme ou sous une autre pour lui-même ou pour sa petite amie, sa sœur, son meilleur pote ; le diffuser sur son site pour le faire découvrir à d'autres, qu'il ne connaît pas forcément ; le partager via le peer-to-peer ou de toute autre manière qui lui plaira…

Oui, bon, d'accord, me direz-vous. Mais qui irait payer pour ce qu'il peut avoir — ou même a eu — gratuitement ?
Je vous épargne la sempiternelle démonstration sur la différence de qualité sonore. Qui est déjà presque obsolète, d'ailleurs : avec l'accélération de la vitesse de transmission, les formats compressés finiront tôt ou tard par s'effacer en faveur des formats lossless. L'acheteur peut avoir beaucoup de raisons de faire l'emplette de ce disque, mais celles qui reviendront le plus souvent seront a priori 1) pour aider l'artiste et 2) pour l'objet. Et l'on peut supposer qu'un individu enclin à acheter un disque pour aider un artiste sera d'autant plus tenté de le faire si l'objet qu'on lui propose est séduisant, offre un plus tangible par rapport à une simple copie numérique, même d'excellente qualité.
C'est ici que ce bout de modèle économique diverge du modèle dominant. Car cette mise en avant de l'aspect « objet » du disque joue en faveur du vinyle. Et d'autant plus à une époque où les publicitaires vont jusqu'à l'employer pour suggérer une idée de luxe. Si l'on désire aider un artiste dont on a déjà téléchargé la musique en copyleft, on peut tout aussi bien acheter un vinyle qu'un CD.

Tout repose en fait sur le pouvoir de fascination que le vinyle est capable d'exercer sur les amateurs de musique. Pour un support que l'on disait condamné, il ne se porte pas si mal : les nostalgiques du passé et les DJ lui ont évité de disparaître alors que les majors l'avaient condamné. Bien sûr, on ne reviendra jamais à l'époque où il dominait le marché de la musique. Mais ce n'est pas le but.
Là où je veux en venir, c'est qu'il est possible qu'il y ait — ou qu'il y aura un jour — un marché spécifique pour des vinyles dont les titres seraient en libre diffusion sur le wèbe et ailleurs, et que son importance dépendra sans doute de la place occupée par le vinyle dans l'inconscient collectif. Cela dit, une partie du marketing est déjà faite : lorsqu'un spot de pub l'emploie pour suggérer le luxe, chaque passage de ce spot inscrit de plus en plus profondément cette idée dans l'esprit de ceux qui voient les images.
Le marketing n'a pas pour but de vous vendre un objet, mais une idée d'objet, je suis curieux de voir si l'idée du vinyle peut être favorable au copyleft.

Et vice versa.
mardi, octobre 03, 2006
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