samedi, août 19, 2006

Litanie contre DADVSI

Un mot rapide pour vous dire que j'ai trouvé un autre site intéressant diffusant des morceaux sous licence libre. Je complèterai ce post plus tard (là, il faut que j'aille faire des courses pour la ch'tite fête de ce soir), mais vous pouvez déjà aller y jeter un œil — et surtout une oreille. Je vous conseille notamment le morceau Litanie contre DADVSI, d'un certain BohwaZ : un montage d'extraits de déclarations au sujet de cette loi et de l'industrie musicale, sur fond de musique assez expérimentale. Amusant et relaxant — un complément idéal à Clique sur le mulot que j'ai également mis en ligne sur ce site avec d'autres morceaux, appliquant le bon vieux (enfin, pas si vieux que ça) principe de la multiplication de l'information sur le wèbe.

mardi, août 15, 2006

Cerveaux endommagés

La photo que vous voyez à droite a été prise lors du tout premier concert de Brain Damage, durant l'été 1983. Enfin, si l'on peut appeler ça un concert : ça se passait à Bagneux, dans le jardin du pavillon du type qui nous louait sa cave pour répéter, et il devait y avoir une vingtaine de copains à tout casser…

Du moins, si l'on ne compte pas les habitants de la barre de dix étages située à quelques dizaines de mètres de là, que le volume sonore avait attirés à leur fenêtre.

Oui, on jouait fort. Un mélange de punk — hum — mélodique et de new wave speedée avec des paroles d'un goût exquis. Éric tapait comme un sourd sur ses peaux ; je me souviens qu'il plantait les — nombreuses — baguettes qu'il cassait dans le carton tapissant le plafond du local de répétition. Didier n'était pas en reste avec sa basse au manche vrillé quasiment impossible à accorder. Quant à Philippe, notre savant fou de service, il était obligé de monter le son de son clavier pour qu'on l'entende parce que Nono passait son temps à monter le son de son ampli guitare — et inversement.

On faisait tant de bruit qu'un soir, le frère de notre loueur, qui partageait le pavillon avec lui, a défoncé la porte — condamnée et planquée derrière un pan de moquette donnant sur sa cave à lui — parce que le volume était si fort qu'on l'empêchait, le pôvre, d'entendre un concert de Johnny à la télé. Et, comme j'étais précisément dans ce coin-là avec mon micro, histoire d'éviter les larsen, j'ai failli être assommé par la chute du portemanteau qui barrait la porte en question. Bon, le frangin en question s'est vite calmé, parce qu'on était cinq avec des instruments de musique contondants dans les mains et des gueules au moins aussi grandes que la sienne. Mais, tout de même, c'est pas des manières

Depuis ce soir-là, j'ai comme qui dirait du mal avec certains fans de Johnny vraiment trop agressifs à mon goût.

samedi, août 12, 2006

Dead Joshua is alive and he's livin'… somewhere in cyberspace ?

Je ne connais pas Dead Joshua. Je veux dire, pas personnellement. J'ai découvert sa musique il y a quelques jours à peine via le site BnFlower, dont je vous ai déjà parlé, et j'ai eu un véritable coup de cœur pour ses morceaux courts, bruyants et saturés. En prime, c'est un amateur de Philip K. Dick — une preuve de bon goût s'il en est. J'avais donc décidé hier de lui consacrer intégralement ma prochaine sélection.

Et voilà que, ce matin, au moment d'effectuer la sélection en question, je découvre que je suis « Bee » — c'est à dire diffuseur en langage BnF — de la semaine ! Même si je ne cours pas après les honneurs, j'avoue que ça m'a fait plaisir, et d'autant plus que la publicité faite à ce blogue sur tout le réseau BnF va également profiter à Dead Joshua, lequel n'a été que peu diffusé pour l'instant. N'hésitez pas à aller écouter ses morceaux sur sa page de « Flower » — c'est à dire artiste en langage BnF — ni à rendre une petite visite à son site aussi délicieusement minimaliste et décal(qu)é que sa musique.

Quand on pense qu'il réalise tout ça avec juste « un vieux micro, une guitare éléctrique et un enregistreur 4 pistes », ça laisse rêveur…

jeudi, août 10, 2006

Un petit pas pour l'artiste

Hier, lors d'une conversation téléphonique avec un ami, batteur d'un groupe français dont vous avez peut-être entendu parler, j'ai appris que, contrairement à ce que je croyais, la SACEM pouvait autoriser ses sociétaires à diffuser gratuitement leur musique sur le wèbe — ou plus exactement, comme vous allez le voir plus bas, sur leur site wèbe personnel — sans avoir à payer quoi que ce soit. Un tel revirement, passé relativement inaperçu malgré la publication d'un communiqué de presse en janvier de cette année, mérite d'être signalé, surtout quand on connaît les positions hiératiques sur lesquelles cette institution que je n'ose qualifier de vénérable campait jusque-là.

Avant d'aller plus loin, un peu d'histoire… Selon Wikipedia, « la SACEM est née à la suite d'un incident survenu au café-concert Les Ambassadeurs en mars 1847. Ernest Bourget, Paul Henrion et Victor Parizot, compositeurs et auteurs connus, refusèrent de payer leurs consommations, estimant qu'ils ne devaient rien puisque le propriétaire de l'établissement utilisait leurs œuvres sans les rétribuer en retour. Les trois musiciens gagnèrent un procès, qui provoqua, en 1850, la naissance d'un syndicat des auteurs regroupant 221 adhérents. L'année suivante, il prend son nom définitif de SACEM.

» La société se développe alors sur l'ensemble du territoire français (181 agences en 1858). Avec l'apparition du phonographe, puis de la radioduffusion et du cinéma, la SACEM étend son activité à de nouveaux média. Ce sera plus tard le disque microsillon, la télévision, la FM, le CD, internet… »

La SACEM est donc née d'une nécessité : rémunérer les auteurs et les compositeurs en fonction de l'utilisation faite de leur œuvre. Apparue sous la fort brève IIe République, elle a poursuivi son activité indépendamment des soubresauts politiques et des changements de régime, traversant un empire, trois autres républiques et l'Occupation. Si vous voulez en savoir plus sur la spoliation dont furent victimes certains sociétaires durant cette dernière période, je vous renvoie à ce document qui fait le point sur la question.

Censée défendre les droits des créateurs, la SACEM n'a jamais été réputée pour sa souplesse ni sa générosité à l'égard de ceux qui ne respectent pas ses règles. Sa position lors du débat autour de la loi DADVSI a même été d'une rigidité d'anthologie. Alors, une évolution est-elle en train de se dessiner dans la vision que cette valétudinaire institution a du wèbe et de la diffusion d'œuvres musicales dont elle détient les droits ?

La lecture des conditions préalables à l'autorisation de diffusion suggère le contraire.

Eh oui, la SACEM peut donner à ses sociétaires l'autorisation de diffuser gratuitement leurs œuvres sur leur page ou site wèbe sans verser de redevance… mais c'est tout. Non seulement il est hors de question qu'ils en profitent pour vendre les œuvres en question, mais ils ne peuvent même pas indiquer où se les procurer moyennant finances. Le système en place a l'air de s'être entrouvert, mais il demeure verrouillé. Devinez au profit de qui ?

Allez, je serai gentil, pour une fois : c'est quand même un grand pas pour la SACEM… mais un (tout) petit pas pour les artistes

mardi, août 08, 2006

« Hector, vous avez du style… »

Non seulement je ne suis toujours pas guéri, mais j'ai l'impression que mon état général s'est dégradé, après une vague amélioration pendant un couple de jours, comme on dit dans les (très) mauvaises traductions. Impossible de travailler, et même rédiger ce blogue me pose des difficultés.

Tout ce que j'ai réussi à faire ce matin, c'est un scan pas très réussi d'une pochette de disque. Comme on peut le deviner sans difficulté, il s'agit d'un album disco datant de 1979, a priori enregistré à Munich. La musique est anodine, voire médiocre, en tout cas bien moins flamboyante qu'on pourrait l'espérer à la vue de la pochette. Néanmoins, la liste des titres vaut le déplacement :

Automatic Lover
Red Elight
Galaxy Of Love
Meteor Man
Venus, The Goddess Of Love
Galaxy Police
Cosmic Curves
Falling Into Space

dimanche, août 06, 2006

Marie ne doit pas cacher Laforêt

Marie Laforêt est l'une des rares chanteuses de variétés qui trouve grâce à mes yeux. D'abord, à cause de sa magnifique voix rauque. Elle aurait vraiment dû chanter du rock, et je ne peux qu'imaginer un monde où elle serait devenue un genre de Grace Slick ou de Marianne Faithful française. Il y a aussi ce regard extraordinaire, qui va de pair avec une présence à mon sens exceptionnelle. Ceux qui l'ont vue dans Plein soleil de René Clément ou La Fille aux yeux d'or de Jean-Gabriel Albicocco — où elle éclipse Françoise Dorléac elle-même —, voire, plus récemment, dans Tykho Moon de Bilal, comprendront ce que je veux dire.

Dans les années 1960, au temps de ces EP aux pochettes cartonnées et illustrées que le monde entier continue à nous envier aujourd'hui, les producteurs parisiens faisaient encore interpréter par des artistes locaux des versions francisées des grands tubes anglo-saxons. Ce qui a donné, entre autres chef-d'œuvres flamboyants, l'inénarrable « Sous-marin vert » des Compagnons de la Chanson, adaptation du « Yellow Submarine » des Beatles, « Fleur sauvage » de Claude François, splendide massacre du « Wild World » de Cat Stevens, ou encore « San Francisco », reprise du morceau éponyme de Scott Mackenzie par notre Johnny national, bien avant que celui-ci ne devienne faire-valoir du président de la principale cible de ce blogue.

C'est ainsi que Marie Laforêt s'est retrouvée en 1967 à interpréter une chanson intitulée « Marie douceur, Marie Colère », qui n'est autre que l'adaptation de « Paint It Black » — oui, le génial morceau psychédélique des Rolling Stones dont la partie de sitar jouée par Brian Jones a ravi, sans charres, des millions d'adolescents — mais aussi, je suppose, faire un tantinet grincer des dents Ravi Shankar ! Si la loi française ne punissait pas de trois ans de prison et de 300 000 euros d'amende le fait de mettre en ligne un morceau de musique sans l'accord des ayant droit, c'est avec plaisir que je vous l'aurais fait écouter, mais ma lâcheté fondamentale et l'état de mon compte en banque, alliés à un manque de goût certain pour la paille humide des cachots, me déconseillent vivement de braver les foudres de la justice. Cela dit, le morceau a été maintes fois réédité sur plusieurs compilations, en vinyle comme en CD, et vous n'aurez aucun mal à le trouver si vous avez envie d'y jeter une oreille. Ce que je ne peux que vous encourager à faire car, en dépit de paroles… euh… sans rien de remarquable, ainsi que de l'absence du coda déchirant où le sitar se déchaîne, « Marie douceur, Marie colère » mérite d'être tiré de l'obscurité rien que pour la voix de Marie Laforêt et les émotions qu'elle y fait passer. Si vous ne devez en écouter qu'un seul, que ce soit celui-là.

Néanmoins, les plus grand(e)s artistes commettent parfois des fautes de goût. Si chanter du Didier Barbelivien en est incontestablement une, on peut cependant difficilement jeter la pierre à Marie Laforêt car chacun sait bien que le système traditionnel de production musicale de notre pays ne laisse pas toujours beaucoup de latitude aux simples interprètes dans le choix de leurs chansons. Mais comment a-t-elle pu, en 1977, accepter de poser pour une pochette aussi kitsch et flamboyante que celle que vous pouvez voir ci-dessous ?


J'en suis encore à me le demander.


N'empêche qu'elle demeure nettement plus expressive, et surtout bien plus crédible et convaincante, que la plupart des chanteuses de variétés, tant ses contemporaines que d'autres plus récentes — comme celle-ci, ou encore celle-là.

mardi, août 01, 2006

Maurice Larcange forever

Acheter des vinyles est une habitude dont il est difficile de se défaire, surtout quand on a y a pris goût dans les années 1980, à une époque où énormément de gens se débarrassaient à bas prix de leur discothèque pour (essayer de) la remplacer par des CD. Je me souviens par exemple d'avoir dégoté sur une brocante plusieurs albums de Gong en pressage anglais, état neuf, pour dix francs pièce. Et l'un de mes meilleurs souvenirs est d'avoir, au tout début du millénaire, trouvé dans le même carton de disques le pressage français original de With The Beatles et leur unique 25 cm français (la fameuse « wig cover »), le premier pour cinq euros et le second pour trois — « parce qu'il est plus petit », dixit le vendeur.

Mais on ne peut pas toujours tomber sur des perles, et il arrive à l'amateur de vinyle d'acheter à bas prix des lots disparates dont une bonne partie est d'entrée destinée à finir dans la benne la plus proche. Comme au début de cette année, quand j'ai parcouru quelques quatre-vingts kilomètres aller-retour pour revenir avec la plus pitoyable pile de 33 et de 45 tours qu'il m'ait jamais été donné d'acquérir — tout ça parce que j'avais fait le trajet, que la dame était sympa et qu'il y avait dedans deux ou trois LP pas trop nuls et le seul EP de Johnny intéressant à mes yeux, celui où il chante « Et j'entends et je vois des couleurs et des sons » avec des chœurs de filles qui font « psychedelic » derrière. Ah que voilà un morceau que j'aimerais partager avec vous si la loi m'y autorisait !

Et puis, en triant ces effroyables drouilles, je suis tombé sur ça :


Si l'on peut tout à fait oublier Maurice Larcange sur le plan musical, il me semble que cette pochette est assez flamboyante pour lui valoir de passer à la postérité.

Nullités flamboyantes

J'ai plein de sujets en réserve pour ce blogue, mais, là, je suis malade comme un chien avec une fièvre de cheval et incapable de me concentrer plus de quelques minutes sur quoi que ce soit. Du coup, pour me remonter le moral, je suis allé faire un tour sur quelques sites consacrés à ce que j'appelle la « nullité flamboyante ». N'étant pas vraiment en état de rédiger une définition claire de ce concept, je vais me limiter pour aujourd'hui à l'illustrer en vous envoyant ici, , ou encore .

Enfin, il y a ça, mais je suppose que vous en avez déjà entendu parler…

Si vous connaissez d'autres sites du même genre, je suis évidemment preneur. Les commentaires sont là pour ça.